Les Etats-Unis, vers un défaut sur leurs dettes publiques ?
L’administration Biden n'a pas atteint ses objectifs en matière de collecte d'impôts. Il leur sera donc impossible de remplir toutes leurs obligations en matière de dépenses publiques.
Mme Yellen a affirmé : "Notre meilleure estimation est que nous ne serons plus en mesure de satisfaire l'ensemble des obligations du gouvernement début juin, et potentiellement dès le 1er juin", a-t-elle écrit au président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy. Ce dernier l’a rendu public par le Trésor.
Le service du budget du Congrès (CBO) a confirmé les estimations du Trésor, jugeant que "dans la mesure où la campagne de déclarations sur le revenu a été plus faible qu'initialement anticipé, nous estimons désormais qu'il y a un risque significativement plus élevé que le Trésor ne dispose plus des fonds nécessaires dès début juin".
Dans les prérogatives du Congrès américain, il doit régulièrement voter afin de relever le plafond d'endettement de l’Etat fédéral. Mais cette année, les républicains refusent de relever le plafond de l'administration Biden gratuitement et veulent qu’en contre partie, une hausse de ce plafond soit couplée à une coupe drastique des dépenses fédérales.
Ceci pourrait contraindre le gouvernement à réduire certaines de ses prestations sociales telles que la santé ou la pension retraite, afin de pouvoir continuer à remplir les obligations relatives aux prochaines échéances liées à sa dette.
La présidence américaine a annoncé via un communiqué que M. Biden a appelé lundi Kevin McCarthy afin de le convier à une réunion le mardi 9 mai, en présence des principaux responsables démocrates et républicains du Congrès.
Le texte voté par la Chambre des représentants prévoit une baisse de 4.500 milliards de dollars des dépenses fédérales sur les dix prochaines années en échange d'une hausse du plafond de 1.500 milliard, ou une clause de revoyure au 31 mars 2024, ce qui ferait dès lors de la dette l'un des principaux thèmes de la campagne présidentielle en vue des élections de novembre de la même année.
« Un défaut du gouvernement ferait s'écrouler les marchés, augmenterait les coûts pour les familles et remettrait en question leurs économies pour la retraite » ont estimé les responsables démocrates au Congrès Chuck Schumer (Sénat) et Hakeem Jeffries (Chambre).
Par ailleurs, les deux parties doivent trouver un consensus, car la session parlementaire actuelle ne prévoit que 12 jours de débat au Capitole d'ici au 1er juin prochain.