La révolution de la dignité en Ukraine en 2014 et la guerre qui a suivi entre la Russie et l'Ukraine ont conduit à l'adoption de lois mémorielles dans ces deux pays. Ces lois criminalisent certains énoncés du passé et sont utilisées dans la guerre de mémoire entre la Russie et ses voisins. Les lois mémorielles ont été préparées par des initiatives législatives dans les années 1990 et 2000, mais seulement une dizaine d'entre elles sont devenues des lois en Ukraine. Les élites ukrainiennes ont utilisé le passé à des fins politiques avec précaution dans les années 1990 pour éviter les conflits internes. Les lois mémorielles en Ukraine se sont donc concentrées sur les victimes des répressions staliniennes, tandis qu'en Russie, des projets ont visé à réprimer les activités considérées comme "néofascistes", y compris la négation des crimes contre l'humanité.


En résumé, les autorités russes ont préféré présenter leur propre projet de loi en 2009 qui criminalisait la négation publique des crimes nazis jugés à Nuremberg, (non sans rappeler la loi Gayssot), les accusations contre toute action entreprise par un État membre de la coalition anti-hitlérienne, y compris l'URSS de Staline. Cependant, la loi n'a dans un premier temps pas été adoptée en raison de la détente dans les relations avec l'Occident suite à la visite de Obama à Moscou en 2009. En 2013, les autorités russes ont repris le projet de loi suite à un tournant conservateur radical dans la politique de Poutine. En 2014, la crise en Ukraine a conduit à l'adoption de lois criminalisant certaines énonciations sur le passé dans les deux pays. 

Deux lois mémorielles ont fait partie des lois imposées par les partisans de Ianoukovitch en Ukraine, mais ont été abrogées par la Rada en janvier 2014. Cependant, le Parlement ukrainien a de nouveau voté en faveur des lois Simonenko qui sont restées en vigueur jusqu'en avril 2015. En Russie, la Douma a adopté la troisième version de la loi Iarovaïa en avril 2014, après l'occupation de la Crimée.

Si Vincent Reynouard ou Robert Faurisson y étaient, ils auraient donc pu être condamnés...