Mckinsey France face au Sénat, les questions qui coincent

Le cabinet de consultation américain Mckinsey, offre ses services au gouvernement français à coup de millions d’euros, de quoi faire ouvrir une commission d’enquête par le Sénat sous le thème : “l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques.

Convoqué mardi 18 janvier au Senat, Karim Tadjeddine responsable du pôle Secteur public de Mckinsey France est interrogé par la rapporteuse Eliane Assassi : “vous avez obtenu un contrat d’un montant de 496.800 euros pour évaluer les évolutions du métier d’enseignant. Vous pouvez nous dire à quoi a abouti cette mission ?”
Karim Tadjeddine répond qu’il s’agissait d’organiser “un séminaire pour réfléchir aux grandes tendances des évolutions du secteur de l’enseignement”, avant de rajouter : “Nous avons accompagné la DITP (direction interministérielle de la transformation publique) dans cette réflexion”. Mais, cette réponse est “un peu imprécise” pour la rapporteuse qui rappelle que puisqu’il s’agit d’une “somme assez conséquente" il doit être plus clair. "Ça a abouti à quoi précisément ?” Aucune explication ne lui fut apportée.

Par la suite, l’attention est portée sur l’expertise du cabinet conseil “généraliste” en matière de politique vaccinale. Eliane Assassi a voulu connaître le degré d’implication de Mckinsey, car selon les chiffres avancés par la députée Véronique Louwagie (LR) en février 2021, le ministère de la Santé a signé entre mars 2020 et janvier 2021 un contrat de 4 millions avec le cabinet de conseil Mckinsey, pour la gestion de la crise sanitaire. Thomas London, responsable du pôle Santé Publique du bureau français, a déclaré que le gouvernement a sollicité son cabinet pour “un appui très ponctuel dans l’accélération de la campagne de rappel” vaccinal et il a ajouté ceci : “nous n’avons pas eu de rôle dans la définition de la stratégie vaccinale”. Une autre réponse qui n’a pas convaincu Éliane Assassi.

Pour rappel, Karim Tadjeddine, le patron de McKinsey serait un ami et au moins un soutien d'Emmanuel Macron dans sa campagne présidentielle de 2017.