Vaccin H1N1: une attente interminable pour les indemnisations de ces victimes
Le vaccin contre le virus H1N1, administré en 2009, à près de 5,74 millions de personnes, a été à l’origine de la narcolepsie-cataplexie dont souffrent certaines personnes. Onze ans plus tard, ils sont 170 à réclamer une indemnisation à l’Etat, qui a du mal à respecter ses engagements auprès de ces patients. La jeune Marie, victime du vaccin H1N1, attend toujours d’être indemnisée.
Onze ans après les faits, elle attendait toujours son indemnisation après sa vaccination en 2009, alors qu’elle était en sixième. Ce qui a provoqué chez elle la narcolepsie-cataplexie, très invalidante. À 22 ans, elle est toujours atteinte de cette maladie incurable. Les symptômes sont visibles, elle explique : “ Au bout de quelques mois, je dormais beaucoup en classe, mais je pensais que je ne dormais pas assez longtemps la nuit”. Cette maladie est caractérisée par une somnolence en journée avec des accès de sommeil incontrôlables, pertes soudaines du tonus musculaire (cataplexie), risquant de provoquer des chutes. Ainsi, après deux ans de maladie, le lien entre ces symptômes et le vaccin H1N1 a été prouvé.
Depuis dix ans, Marie prend sept pilules par jour, elle doit avoir une hygiène de vie stricte pour limiter les pertes de tonus musculaires, elle raconte : “Je ne sors pas, il faut que je me couche toujours à la même heure”.
L’office nationale d’indemnisation des accidents médicaux, au départ, reproche aux parents de Marie d’avoir déclaré les symptômes deux ans après l’admission du vaccin, il refuse de les indemniser. La procédure engagée devient longue et l’attente insupportable. Marie explique : “on ne vous croit pas, c’est cela qui est terrible”, elle ajoute : “je ne savais pas que ce serait si long”. Le juge administratif saisi par ses parents, Marie, devra attendre deux ans supplémentaires pour avoir droit à une indemnisation partielle, en septembre 2020, soit dix ans plus tard. Elle se livre : “cela m’abasourdit, tout traîne”, puis : “ ils sont incapables de nous donner une offre totale, on nous redemande les papiers, et cela dure”.
Une promesse d’indemnisation controversée
Lors de l’achat du vaccin, les autorités françaises s'étaient engagées à prendre en charge le coût d'éventuel effets secondaires. Seulement, lorsque les dossiers de demande d’indemnisation ne sont pas rejetés, ils font “des propositions dérisoires et on doit passer devant le tribunal administratif pour les contraindre à indemniser normalement” affirme l’avocat Charles Oudin-Joseph. Il dit ensuite que l’Oniam décide seul de la recevabilité des dossiers, “quand un expert ne conclut pas en leur sens, ils demandent une seconde, puis une troisième expertise…” a-t-il déclaré.
Au vu de ce manque de suivi pour indemniser les victimes d’effets secondaires désastreux de ce vaccin contre la grippe H1N1, on ne peut que se demander ce qu’il en sera pour celles des vaccins anti-COVID.