Le Mediator est un médicament qui a été mis en vente en 1976 prescrit à la base pour les diabétiques en surpoids par les laboratoires. Plus tard, il fut commercialisé par le groupe pharmaceutique comme un coupe-faim. Mais de graves effets secondaires se sont révélés, provoquant de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) et de l’hypertension artérielle et pulmonaire chez de nombreux patients. En 2007, l’agence française de sécurité et de santé (AFSSAPS) recommande de ne pas prescrire ce médicament, en 2008 la pneumologue Irène Frachon que les patients traités au Mediator présentent des risques de valvulopathies, elle le présente comme une amphétamine dangereuse. Une plainte est ensuite déposée contre le laboratoire Servier pour "tromperie et escroquerie". Après le retrait du marché du Mediator en 2009, une plainte est déposée au pénal en 2010.

Presque 10 ans après le début de l’information judiciaire, du laboratoire Servier dans l’affaire du Médiator, ce lundi a eu lieu son procès. Sylvie Daunis, la présidente du tribunal correctionnel a déclaré au procès : « Malgré la connaissance qu’ils avaient des risques encourus depuis de très nombreuses années (…), les laboratoires Servier n’ont jamais pris les mesures qui s’imposaient ».

Au-delà des laboratoires Servier, elle met aussi en avant la responsabilité de l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), jugée pour avoir failli à sa mission de police sanitaire, elle n’a pas suspendu assez rapidement la vente du médicament alors que les premières plaintes se font entendre depuis 1996.

Cette crise cause une rupture de confiance entre les français et les médicaments en général, pour avoir permis au Médiator de tuer entre 2000 et 2500 personnes.

Les laboratoires Servier sont condamnés à payer une amende de 2,7 millions d’Euro, l’ANSM est condamné à payer 303 000 euros et Jean-Philippe Seta, le plus proche collaborateur de Jacques Servier, est condamné à 4 ans de prison avec sursis.

A l’heure où une confiance aveugle envers les institutions de santé est demandée au peuple, ce procès pourrait bien être un coup de massue à la propagande d’Etat sur les mesures sanitaires.