Allemagne : l’entreprise Heinz-Glas frise la faillite après des coûts très élevés de gaz.
L’entreprise Heinz-Glas, le principal fournisseur de flacon de verre pour les grandes marques de parfum est sérieusement affectée par la flambée des coûts de production de ses produits dérivés. Le mis en cause est la hausse des prix et la rareté du gaz, depuis la guerre en Ukraine et la reduction des approvisionnements en gaz russe via les gazoducs.
Murat Agac, adjoint exécutif du PDG de cette société familiale allemande déclare : “Nous vivons une situation hors du commun” donc “en cas de fin des livraisons de gaz (…) la production de verre disparaîtra”.
Heinz-Glas fabrique des flacons de parfum pour l’Oréal. Cette entreprise familiale existe depuis 1622 et a survécu à toutes les crises économiques depuis lors. Cependant, elle estime que rien n’est comparable à ce que l’institution traverse actuellement et à l’explosion des prix du gaz. Outre son partenariat avec l’Oreal, Heinz-Glas, fabrique aussi des flacons en verre pour d’autres grands parfumeurs. 
L’entreprise de verre se situe dans la région verrière du Rennsteig. Son usine bavaroise de Kleintettau fabrique près de 70 tonnes de verre par jour en utilisant des fours à hautes températures, allant à 1.600 degré. Le gaz est donc massivement utilisé dans ce processus, il était ravitaillé grâce aux pipelines reliant l’Allemagne à la Russie. Aujourd’hui, Moscou a réduit ses livraisons en gaz de 80 %. Par conséquent, Heinz-Glas voit ses coûts de production être “multiplié par dix, parfois même vingt par rapport à 2019”, Murat Agac explique que cette situation n’est “pas tenable économiquement”.

Pour pallier cette situation, Heinz-Glas a investi dans le gaz liquéfié, cela devrait coûter “trois fois plus cher” que le gaz russe et ne suffira pas. Selon l’entreprise, le remplacement de l’ensemble du système gazier en infrastructure électrique pourrait coûter “50 millions d’euros” pour le groupe, et elle ne peut pas débourser une telle somme.
Les retombées de cette guerre pourrait entrainer, les pilliers de la première économie de la Zone euro à leur chute.
“Nous avons besoin du soutien de l’Etat” affirme Murat Agac, tout en considérant une éventuelle délocalisation en Inde ou en Chine, où l’entreprise détient une usine. Sinon, le groupe aurait besoin de l'équivalent de “3 000 terrains de football de panneaux solaires” pour faire fonctionner ses deux usines en Allemagne. 

Les européens mettent en péril leur activité en Europe au nom de la solidarité occidentale poussée par Washington, alors que les Etats-Unis sont peu touchés par la crise et récupèrent les parts de marché européennes.