Rapport du Sénat sur les cabinets de conseil : Un “scandale d’Etat et fiscal”

Le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a mis en exergue une mafia gouvernementale sans précédent. Il dénonce le “phénomène tentaculaire” de leur présence dans la sphère publique.

Le recours par l’Etat aux cabinets de conseil aux affaires publiques : les formes des aides personnalisées au logement (APL), de la formation profession, organisation de colloques, est un “un scandale d’Etat” et un “scandale fiscal” pour le député communiste, Fabien Roussel.
Selon Fabien Roussel, cette fraude doit être au cœur de cette élection présidentielle. Car “l’on s’attaque à ces multinationales qui payent 4% à 5% d’impots, voire zéro, comme McKinsey, alors que nos PME ou nous, simples citoyens, nous devons payer rubis sur ongle”. Il reproche au gouvernement de verser près de quatre millions d’euros au cabinet McKinsey pour une mission de deux ans sur la réforme des APL.
Un conseiller au Sénat s’intérroge : “comment le gouvernement a pu confier une cinquantaine de missions à un cabinet qui ne paye pas d'impôts sur les sociétés depuis dix ans ? Pourquoi n'a-t-il pas procédé à ces vérifications? Pourquoi faut-il attendre que le Sénat s’en saisisse?”.
La sénatrice communiste Eliane Assassi, rapporteure de la commission sénatoriale, a dit qu’il était “temps que l’Etat reprenne en main ses politiques publiques”. La candidate LR, Valérie Pécresse appelle Emmanuel Macron à s’expliquer sur twitter : “comment pouvait-il ne pas le savoir ? Le président sortant doit rendre des comptes”.
Le rapport sénatorial paru le jeudi 14 Mars indique que les sénateurs ont dénombré 945 missions de conseil. Aussi un autre média français a recensé 1600 contrats depuis 2015 pour un montant estimé à près de 2 milliards d’euros. Eliane Assassi dit qu’elle pourrait à l’automne présenter une proposition de loi transpartisane sur le sujet des cabinets de conseil.