« Censure préalable » : Mediapart interdit de publier des révélations sur une histoire de chantage entre élus locaux

Suite à une affaire de chantage dont les révélations ont commencé à être relayée en début août, Mediapart a publié les confessions de l’ancien compagnon d’un adjoint municipal de droite qui dit avoir piégé le premier adjoint Gilles Artigues en le faisant filmer dans une chambre d’hôtel avec un escorte boy. Ce dernier accuse le maire de Saint-Étienne Gael Perdriau d’être l'instigateur de cette bavure, ce qu’il a nié en bloc. 

Par ailleurs, Mediapart déclare que Gael Perdriau a invoqué « une atteinte à la vie privée » pour bloquer la publication de nouvelles révélations.

Ainsi, une injonction du tribunal interdit à Mediapart de publier de nouvelles informations tirées des enregistrements audio du maire LR de Saint-Etienne Gael Perdriau. Annoncé lundi par le média, il s’agit d'après Plenel d’une « censure préalable sans précédent ». Celles-ci font état d’une injonction sur « de nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Étienne, appuyées notamment sur les mêmes enregistrements qui nous ont permis de révéler le scandale du chantage à la sextape dont a été victime son premier adjoint centriste, Gilles Artigues » affirme Edwy Plenel. Cependant, Edwy Plenel dans un billet publié lundi déclare que : « Mediapart n’était pas informé de cette procédure » et n’a pas pu « défendre son travail et ses droits. »

Selon le directeur de publication de Mediapart Edwy Plenel, cette ordonnance du tribunal judiciaire de Paris, qui a été rendue en urgence vendredi 18 novembre, à la demande de Gaël Perdriau « est une décision sans précédent de mémoire de juriste et de journaliste » évoquant une « procédure très exceptionnelle », il ajoute « jamais vue sur le terrain de la presse ».

L’ordonnance adressée à Mediapart prévoit qu’il ne peut « publier tout ou partie de l’enregistrement illicite réalisé le 27 novembre 2017 » dans le bureau du maire « sur tout supports, électronique, papiers ou autre (…) et ce sous-amende de 10.000 euros par extrait publié ».
 

Mais est-ce vraiment la première fois ? Plenel semble oublier l'ordonnance Dieudonné...

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